La classe de CE2B a eu l’honneur et le privilège de recevoir Monsieur Léon-Yves Bohain, venu à notre rencontre le lundi 25 février 2013 en compagnie de son ami Monsieur Alain Brisset, président de l’USMG de Gagny.
Les enfants avaient
préalablement étudié en classe la poésie et fait des recherches informatiques
grâce à la généreuse participation de Monsieur Denis Berthoz.
Ils ont donc commencé par
réciter à Monsieur Bohain son poème Soldat de l’armée des rêves qu’ils
avaient étudié et appris.
Soldat
de l’armée des rêves écrit par Léon-Yves Bohain
Petit
enfant de la planète
Écoute
souvent les poètes
Et
lorsque tu seras grand
Va-t’en
rejoindre leur régiment
Ainsi tu
deviendras soldat,
Soldat
de cette grande armée
Qui n’a
pas d’arme pour son combat
Seulement
des rêves à proposer
Tu
partiras dans l’univers
Répandre
toutes les pensées
Souvent
tu parleras en vers
Tes mots
seront « réalités »
La
terre, l’eau, le feu, le vent
Offriront
par ta bouche
Toutes
les richesses aux innocents
Et
deviendront tes vraies cartouches
Combattant
de l’impossible
En
luttant pour les valeurs
Tes
armes resteront disponibles
Accompagnées
de francs-tireurs
|
Sans
haine et sans frontière
Tu seras
souvent isolé
Parfois
tu trouveras un frère
Qui
s’empressera de t’épauler
Mais ce
qu’il faut savoir
Toi le
soldat des libertés
Tu
passeras dans les mémoires
Et tu
seras vite oublié
Malgré
ton chant d’honneur
Et tes
dures batailles
Jamais
tu n’auras l’honneur
Et joies
de la médaille
Soldat
de l’armée des rêves
Reste
fidèle à tes idées
Continue
cette vie sans trêve
Même si
tu n’es pas aimé
Petit
enfant de la planète
Écoute
souvent les poètes
Et
lorsque tu seras grand
Va t’en
rejoindre leur régiment.
|
Puis ils ont pu échanger avec l’auteur.
Margot :
Comment avez-vous eu l’idée de créer le poème Soldat de l’armée des
rêves ?
Un
jour j’ai entendu Monsieur Jean-Edern Hallier (1936-1997) se présentant comme
un général de l’armée des rêves. Ce grand écrivain et journaliste m’a fait
penser que j’étais moi un simple soldat de cette grande armée. J’ai voulu
délivrer un message de paix pour tous les enfants.
Stan-Antoine : quand
avez-vous commencé à écrire des poèmes ?
A
votre âge. J’étais placé par la DDASS dans un foyer à Hendaye. Un jour, en
classe, j’ai commencé à écrire, je faisais plein de fautes mais le maître m’a
dit de continuer, que cela me permettrait d’évacuer tout ce que je vivais de
difficile dans la vie.
Hannah :
Combien de poèmes avez-vous écrit ?
Environ 450 poèmes et une
douzaine d’ouvrages sportifs.
Lilou :
Comment devient-on poète ?
Le poète est un rêveur, un
marginal et un visionnaire. Le poète est sensible à ce qui se passe autour de
lui, au monde et aux hommes. C’est un homme sincère.
Les enfants se sont alors proposés de lui lire quelques
poèmes écrits en classe sur le thème qui porte leur projet scolaire :
Liberté – Egalite – Fraternité.
Liberté
Libre de
faire sa vie
Idéaliste
quant à son avenir
Bâtir
des écoles et des mairies
Ensemble
dans un même combat
Révolutionnaire
dans nos débats
Tout le
monde est différent
Également
seul au monde.
|
Egalite
Être soumis aux mêmes
lois
Grandir dans un pays de
justice
Attentif et solidaire
L’union fait la force
Imaginez une France
sans discrimination
Tous respectés et respectueux
Espérer dans un monde
meilleur pour tous.
|
Fraternité
Frères du monde
Réunissons-nous
Avec pour seul atout
travail, espoir et bagou
Tirer d’affaire les
autres
Ensemble dans la
diversité
Rester fidèle à ses
idées
Nouveau départ,
nouvelle vie,
Identité inconnue vers
une
Terre de liberté et
d’égalité
Éclairée par les bons
esprits.
|
Ilana : Que
représente pour vous la devise de la République ? Une de ces trois valeurs
vous semble-t-elle plus importante que les autres ?
La plus importante pour moi
c’est la liberté car trop
d’individus sont brimés sur cette Terre. Il faut combattre avec les idées et
tout le monde devrait être libre de penser.
L’égalité est
la plus discutable. Nous ne sommes pas égaux. Je suis non voyant donc il me
manque beaucoup de choses par rapport à vous. En classe chacun peut apprendre
mais de retour à la maison il y a des disparités comme dans la société. On est
égaux sous les valeurs de la République uniquement.
La fraternité
c’est magnifique. Il faut avoir le cœur fraternel. L’action fraternelle permet
un autre monde.
Je veux insister sur le fait
que même si c’est difficile, on peut s’en sortir dans la vie. Je vais vous
raconter une histoire. Ce sont deux grenouilles tombées chacune dans un broc de
lait. La première se dit qu’elle ne s’en sortira jamais, se lamente et finit
par se noyer. La seconde dit qu’elle s’en sortira coûte que coûte et se
retrouve sur une motte de beurre…
Evan : À quel
âge avez-vous commencé le sport ?
J’ai
passé 60 ans dans le sport et je continue. J’ai commencé vers 14 ans en
rentrant dans le club sportif des PTT où je travaillais. Je faisais du sport
avant aussi lorsque j’étais placé nous avions trois matinées de sport par
semaine dans notre emploi du temps.
Olivier :
Comment est né l’idée d’une association sportive francophone ?
Lorsque
j’ai commencé à travailler je me suis rendu compte que je manquais de
vocabulaire et par la suite je suis devenu un défenseur de la langue française.
En créant des courses à pied pour francophones cela permettait de faire
rayonner notre patrimoine tout en
mettant en avant les valeurs sportives. J’ai créé en 1988 le marathon de la
Francophonie à Gagny avec 18 pays participants puis la presse s’est emparée de
ce thème et a continué de le mettre en valeur. En tant que commentateur sportif
international j’ai pu véhiculer cette idée.
Ethan :
Combien de pays avez-vous visité ?
Le
Maroc, la Tunisie, la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, l’Ile Maurice, les
pays européens, l’Egypte, le Japon, l’Australie…en fait je suis allé sur tous
les continents pour réaliser des reportages écrits et oraux. C’est une richesse
exceptionnelle de pouvoir voyager en étant ainsi invité car on découvre
vraiment le pays.
Sarah : Combien
de métiers avez-vous exercé et lesquels ?
Lorsque
j’étais enfant ma mère faisait la lessive au lavoir et je l’aidais à porter le
linge, à l’essorer. Puis j’ai commencé à faire des ménages, je frottais les
parquets après l’école. On m’a proposé d’entrer dans une société de nettoyage
alors je nettoyais les classes le soir et on me donnait un plateau repas ce qui
me permettait de manger. J’ai été marchand de couleurs chez un droguiste et je
suis entré aux PTT comme télégraphiste mais je n’étais pas fait pour
l’administration.
J’ai
commencé à travailler dans l’imprimerie cela m’a plu et j’ai créé plusieurs
imprimeries. Je suis devenu journaliste mais j’ai perdu la vue alors j’ai
arrêté.
Baptiste :
Comment percevez-vous le monde depuis que vous avez perdu la vue ?
J’ai longtemps été malvoyant, je suis dans
le noir depuis 4ans. J’ai toujours été obligé de compenser de part ma mauvaise
vue. Il faut transposer et imaginer et comme j’étais voyant auparavant je peux
me faire une idée.
La parole me permet de me rendre compte de
la sincérité d’une personne, on sent les choses.
J’écoute les matchs à la radio ou à la
télévision et je suis absolument capable de vous raconter le match.
Pour finir notre entretien nous
avons chanté à Monsieur Bohain « Un gamin de Paris « cela lui
a beaucoup plu car il a repris la chanson avec nous.
Après
son départ nous avons évoqué cette rencontre en écrivant un dernier acrostiche
en l’honneur de Monsieur Bohain :
BOHAIN
Beau poète
Original dans ses idées
Honnête avec les autres
Adroit avec les mots
Intéressant pour les enfants
Nous vous remercions d’être venu dans notre
classe Monsieur Bohain.