jeudi 11 novembre 2010

Les rythmes scolaires

La fonction officielle des DDEN est de vérifier les bonnes conditions d'enseignement et d'activités périscolaires dans les écoles publiques ; depuis 1986 chaque DDEN est membre de droit du conseil de son école. C'est donc naturellement que notre Fédération (association - loi 1901) se préoccupe des rythmes de l'enfant dans son école.

Dans l'exposé suivant n'est concerné que l'enseignement du premier degré (écoles maternelles, élémentaires et primaires).

Le problème n'est pas nouveau et vous trouverez en annexe un bref florilège de déclarations « officielles » sur les rythmes scolaires. Animés par une exigence de justice et d'égalité, les DDEN s'opposeront à des mesures « innovantes » qui seraient l'occasion d'opérations mercantiles exploitées par des organismes privés. L'école doit être publique, laïque et gratuite. Il faut, en préambule, souligner qu'un enfant doit fréquenter une école à taille « humaine » pour s'y sentir à l'aise et ne pas passer trop de temps en transport scolaire : le maximum admissible semble de 10 classes par école. La scolarisation d'un enfant, dès 2 ans révolus, doit être possible et gratuite.

Dès fin juin 2008 les DDEN protestaient contre la décision unilatérale de Xavier Darcos d'imposer à tous la semaine de 4 jours et indiquaient : « Les DDEN sont favorables à un étalement sur 9 demi-journées, dont le mercredi matin. Des demi-journées allégées permettraient de répartir les deux heures de l'aide personnalisée sans dépasser 6 heures de présence par élève ».

Compte tenu de divers éléments recueillis depuis, dont en 2009 et 2010 les rapports de l'Inspection générale et de l'Académie de médecine, les DDEN font les propositions suivantes:

Semaine scolaire Sur 9 demi-journées dont 4 journées entières (lundi, mardi, jeudi, vendredi) avec une légère préférence, maintenant, pour la liberté du mercredi matin et la scolarisation du samedi matin, ainsi justifiée :

Les coupures hebdomadaires de [1 jour + 1,5 jour] sont plus équilibrées que [0,5 jour + 2 jours] et permettraient de palier la « désynchronisation » du lundi matin relevée par l'Académie de médecine.
Un des contre arguments souvent évoqué est la nécessité, pour les enfants de familles recomposées, de conserver des liens avec les deux familles : outre que ces cas ne sont pas encore majoritaires dans la population, ils ne doivent pas affecter l'école.
La journée du mercredi consacrée à des activités non scolaires (dont la prise en charger par les municipalités au travers des PEL – projets éducatifs locaux – est en expansion) donnerait une plus grande souplesse, voire une plus grande amplitude, de l'organisation de ces activités.
La baisse constatée de concertation entre parents et enseignants et la généralisation du samedi libre pour les parents salariés (hors enseignement primaire donc) pourrait être enrayée : des parents pourraient rencontrer des enseignants le samedi matin après la classe ; de plus les DDEN à activité professionnelle pourraient participer à une visite d'école un samedi matin.
Remarquons que cette proposition ne fait pas encore l'unanimité chez les DDEN. Elle peut tirailler aussi chaque enseignant qui penserait : « Comme pédagogue je prône le travail du samedi, comme travailleur je préfère le repos du samedi. »
Journée scolaire : Elle doit être plus courte en maternelle qu'en élémentaire et, pour les deux, moins longue qu'actuellement. Le respect du temps de sommeil est très important. L'enfant doit, dans la journée, trouver des plages diverses de récupération, ce qui suppose un aménagement convenable des locaux.
La pause méridienne des lundi, mardi, jeudi, vendredi doit impérativement être d'au minimum deux heures, tant pour les externes que les demi-pensionnaires.
b. Si l'aide personnalisée est maintenue en l'état, elle ne doit jamais amputer cette pause et pourraient trouver place avant les cours d'un après-midi raccourci.
c. Les chronobiologistes sont à peu près unanimes à déceler un pic de compréhension et d'assimilation chez les enfants vers 10 h et vers 15 h : il serait donc malvenu de supprimer la totalité des activités scolaires l'après midi. Par contre pour éviter l'accumulation sur une journée on peut réduire les enseignements de l'après midi quitte à rallonger légèrement l'année scolaire
d. Toutes ces exigences deviendraient à peu près compatibles avec des séances « scolaires » du matin de 3 h en élémentaire et 2,5 h en maternelle et de 2 h l'après-midi pour tous (avec empiètement possible d'une partie de la sieste pour les très jeunes). L'horaire hebdomadaire serait de 23 h en élémentaire et 21 h en maternelle (augmenté d'au maximum 4 demi-heures pour les élèves vus en b. qui ne sauraient excéder 25% de l'effectif). Aucun élève ne dépasserait ainsi 5,5 h de « cours » (récréations comprises).
e. Une légère amélioration semble possible : matinée du samedi réduite pour tous à 2,5 h pour permettre les contacts parents enseignants. Aucun élève n'aurait ainsi un horaire hebdomadaire supérieur à 24,5 h.
f. Nécessité d'activités périscolaires au sein de l'école (hors garderie) : ces activités pourraient se situer pendant une heure environ (une demi-heure pour les enfants recevant une éventuelle aide personnalisée) suivant la pause méridienne - hors intervention des enseignants – et seraient gérées par la municipalité (ou toute autre collectivité territoriale voire service de l'État)
g. Heures de garderie et restauration : la garderie du matin ne saurait dépasser 1 h, la pause méridienne serait donc de 2 h, la garderie du soir ne saurait excéder 1,5 h, avec éventuelle aide aux révisions en élémentaire (pour ne pas dire aux devoirs disparus depuis 1956). Il conviendrait que les parents ne fassent pas cumuler ces trois plages pour éviter aux enfants une présence continue de 10,5 h dans l'école.
Année scolaire On peut envisager que les grandes vacances soient réduites à 7 semaines et la période scolaire augmentée d'une semaine, soit 37 semaines au total. Le nombre d'heures scolaires dans l'année passerait ainsi de 864 à 851 ou 832,5 (si la suggestion[2.e] est retenue en élémentaire et de 864 à 777 en maternelle : il conviendrait alors d'adapter les programmes en conséquence.
Dans le même temps il serait logique que le service hebdomadaire des enseignants soit réduit d'une heure et incluant – comme aujourd'hui – diverses tâches annexes, dont des rencontres avec des parents.
Il resterait donc 8 semaines de petites vacances à répartir sur 4 quinzaines entières entre des séquences de scolarité continue d'au minimum 6 semaines et d'au maximum 8 semaines.
Le calendrier doit enfin être établi au niveau ministériel en englobant d'éventuels ponts divers qu'il est irritant de devoir traiter au niveau local. Le passage à 2 zones de vacances fin février et fin avril reste à envisager.

Conclusion
Ces propositions, hormis le travail du samedi matin qui reste soumis à discussion, ne comporte pas de grands chamboulements. Elles ne sont faites que pour tenter d'améliorer la vie des enfants dans nos écoles publiques.

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